Salle Jacqueline-Hamet – Salle du Conseil

Salle Jacqueline-Hamet – Salle du Conseil

Jacqueline Hamet, née Rabaté, lorsqu’elle était censeur du lycée Jules-Ferry. AN, F17 27408

Jacqueline Rabaté naît le 9 septembre 1914 à Ablon-sur-Seine (Seine-et-Oise), de Jacques Rabaté, employé d’assurances, et de Marcelle Hermann, sans profession, domiciliés 10 rue de Paris[1].

Son père, Jacques Rabaté naît le 30 décembre 1884 à Meaux (Seine-et-Marne). Pendant la Première Guerre mondiale, il sert comme lieutenant au 46e régiment d’infanterie ; il est tué à l’ennemi le 8 janvier 1915 à Bolante (Meuse)[2]. Jacqueline Rabaté est adoptée par la Nation – devenant ainsi pupille de la Nation – suivant jugement du Tribunal de la Seine en date du 16 mars 1921.

Brillant sujet de l’enseignement primaire, elle est reçue en 1932 à l’école normale d’institutrices de la Seine (boulevard des Batignolles), dont elle sort première. En 1935, elle est reçue à l’École normale supérieure primaire de jeunes filles de Fontenay-aux-Roses, dont elle sort quatrième. Entre 1937 et 1953, elle enseigne aux écoles normales d’Angoulême et Saint-Brieuc, puis au collège moderne de Pontivy et au lycée de jeunes filles de Guingamp, absorbé en 1951 par le lycée d’État mixte de Guingamp.

Le 22 octobre 1940, elle se marie avec Maurice-Louis Hamet, inspecteur départemental de l’enseignement du premier degré, né le 21 octobre 1908 au Vivier-sur-Mer (Ille-et-Vilaine). De cette union naissent trois enfants : Françoise, le 20 août 1941 ; Claudine, le 16 août 1944 ; et Roger, le 22 mars 1947.

En 1953, elle est nommée censeur-directrice du groupe féminin du lycée de Guingamp puis, cinq ans plus tard, censeur du lycée Jules-Ferry. En arrivant à Paris, elle passe d’un établissement de 500 élèves à un autre de 2 300[3] – l’établissement ayant été conçu pour en recevoir 1 400 ou 1 500.

En 1962, elle est en pleine maîtrise de ses fonctions de censeur. Un inspecteur général note : « excellent censeur, Mme Hamet domine une tâche pourtant lourde, avec une parfaite égalité d’humeur – grâce à une esprit clair organisateur, et sa puissance de travail. L’insuffisance des locaux scolaires (non seulement en nombre, mais en capacité) lui pose des problèmes toujours plus ardus, qu’elle réussit pourtant à résoudre au mieux. Son autorité est d’ailleurs solidement établie ; sa courtoisie fort appréciée des professeurs et des familles. Elle est pour sa directrice une collaboratrice aussi loyale qu’efficace »[4]. Cette notation élogieuse est confirmée en 1964 par la directrice : « Excellent censeur, à l’esprit clair, méthodique, travaille rapidement et sans erreur, a beaucoup d’autorité »[5].

En 1966, Geneviève Souques, directrice, donne un avis très favorable à son inscription sur la liste d’aptitude des directrices de lycées d’État[6] : « esprit clair et organisateur. Très dynamique. Connaît aussi bien le milieu du premier degré que celui du second, ce qui est un gage de réussite »[7]. En 1968, elle refuse une promotion pour raisons de famille : le ministère lui offrait la direction du lycée de Moulins ou de Châlons-sur-Saône[8]. Elle demande, au contraire, à être nommée au collège d’enseignement secondaire du Pecq[9], dit collège Jean-Moulin, poste qu’elle obtient pour la rentrée 1968.

Elle décède quelques mois après son arrivée le 2 mai 1969 au Pecq (Yvelines), à l’âge de 54 ans, des suites d’une longue maladie. Elle est inhumée le 6 mai 1969 à Dinard (Ille-et-Vilaine).

Dans la séance du conseil d’administration du 6 mai 1969, les professeurs demandent que le fumoir soit baptisé « salle Jacqueline Hamet » et à ce que des démarches soient entreprises pour lui obtenir la Légion d’honneur à titre posthume[10]. Ce vœu est approuvé par la commission permanente, dans la séance du 21 janvier 1970. Entre temps, en décembre 1969, Jacqueline Hamet avait reçu un hommage appuyé des professeurs, élèves, anciennes élèves et parents lors d’une réunion organisée par l’Association des anciennes élèves[11].

Peu de temps après, une plaque est apposée dans le fumoir qui, correspond à l’ancienne salle du conseil d’administration, actuelle salle des professeurs.

Cette décision rend hommage à un fonctionnaire dont le parcours, entre premier et second degré, et les qualités professionnelles ont permis à l’établissement de faire face à la massification des effectifs. Les sources à notre disposition dessinent un fonctionnaire apprécié de la communauté éducative dans son ensemble.

Plaque apposée en mémoire de Jacqueline Hamet en 1969.

[1] Archives départementales du Val-de-Marne, état-civil de l’Ablon-sur-Seine. http://archives.valdemarne.fr/ark:/71138/s005ce0affd1ea56/5ce176c779b6d.ef=3&s=47

[2] Mémoire des hommes, base des morts pour la France de la Première Guerre mondiale. https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m005239fd75c5caf/5242c106ae2f5

[3] AN, F17 27408. Notes et propositions du chef d’établissement. Paris, le 9 janvier 1959.

[4] AN, F17 27408. Rapport d’inspection générale. Paris, le 5 janvier 1962.

[5] AN, F17 27408. Notes et propositions du chef d’établissement. Paris, le 14 janvier 1964.

[6] AN, F17 27408. Notice de vœux d’affectation et d’inscription sur la liste d’aptitude aux fonctions de directrice de lycée d’État. Paris, le 21 décembre 1966.

[7] AN, F17 27408. Notice de vœux d’affectation. Annexe, avis du chef d’établissement. Paris, le 30 janvier 1968.

[8] AN, F17 27408. Jacqueline Hamet à M. le ministre de l’Éducation nationale. Paris, le 30 mai 1967.

[9] AN, F17 27408. Notice de vœux d’affectation. Feuillet d’inscription sur la liste d’aptitude aux fonctions de directrice de collège d’enseignement secondaire. Paris, le 20 avril 1968.

[10] Bulletin trimestriel de l’Association des parents d’élèves du lycée Jules-Ferry, n° 6, juin 1969.

[11] Bulletin trimestriel de l’Association des parents d’élèves du lycée Jules-Ferry, n° 7, février 1970.